la « prothèse traitement » à vocation thérapeutique
Or, rajouter des dents, une par une, conduit à :
– figer, enregistrer et fixer la pathologie, si elle existe, liée à la présence de cette prothèse ou bien en créer une nouvelle ; – augmenter l’inconfort du patient. La prothèse ainsi fabriquée extemporanément se trouve modifiée dans ses concepts mécaniques : RSS (rétention, sustentation, stabilisation) sont transformées et certainement insuffisantes. La rétention assurée plus ou moins bien par un crochet sur une dent mobile disparaît avec elle. Le confort tout relatif est brutalement rompu et non remplacé par une prothèse adaptée à la situation clinique nouvelle. De plus, le patient qui a subi les extractions une à une finit par redouter le moment de la perte de la dernière dent : «… et quand je n ‘aurai plus de dent, ce sera encore pire ». Cela a pour effet de le mettre dans une situation psychologique défavorable ;- obtenir une esthétique toujours approximative. Les dents n’ont pas forcément la même teinte… la fausse gencive non plus. L’adjonction de dents est toujours frustrante ; elle n’apporte qu’une esthétique illusoire au patient (fig. 5 à 7) ;
- créer des situations non fonctionnelles, car ces adjonctions ne peuvent plus être en accord avec la conception d’origine de la prothèse existante. L’extraction d’une dernière molaire, par exemple, transforme totalement la nature des rapports occlusaux avec l’arcade antagoniste et donc la nature du RI M (rapport intermaxillaire) quand l’édentation totale ne concerne qu’une seule arcade ;
- entraîner des résorptions alvéolaires extrêmes par la conservation obstinée et non justifiée de dents mobiles (ce que l’on peut assimiler à un surtraitement) et engendrer de véritables cas de difficulté critique au moment de l’édentation totale. Ces prothèses sont en effet toujours celles du dernier moment, celles utilisées pour repousser l’échéance ;
- provoquer des modifications du RIM. Bien souvent, ces prothèses existantes ne sont plus garantes du RIM et provoquent des pathologies occluso-articulaires parfois irréversibles compliquant le traitement de l’édentation totale future dans ses phases d’élaboration et d’adaptation. L’arcade antagoniste n’est souvent pas adaptée à la sustentation de la prothèse complète, ne répondant pas aux impératifs mécaniques de sustentation et de stabilisation (fig. 8 et 9) ;
- fabriquer des prothèses sous-étendues, La sustentation non plus n’est pas assurée, des résorptions rapides des crêtes s’installent hypothéquant le pronostic du cas. Elles peuvent néanmoins rendre service et faire l’objet de constructions pathétiques à partir d’empreintes succinctes et de démarches cliniques plus ou moins étudiées devant l’urgence de la pathologie.
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