CREATION D’UN ESPACE PROTHETIQUE PAR LA PIEZOGRAPHIE
«Au cours de la déglutition, les muscles élévateurs rapprochent les maxillaires jusqu’à ce que cette élévation soit arrêtée par la langue ; le fort dynamisme de celle-ci chasse vers les joues un matériau piézographique confiné dans un espace clos par suite de la fermeture de l’orifice buccal. La sangle buccinato-labiale est refoulée vers l’extérieur, d’où un espace prothétique en situation vestibulaire.» (R.SAMOIAN)
Apparemment, lors de la prise de l’empreinte piézographique, la base résine est mise en bouche avec le matériau, au moment de la déglutition, la mandibule se rapproche du maxillaire jusqu’à ce que celle-ci soit stoppée par la langue dont la puissance chasse la pâte vers l’extérieur de la base, du fait du manque de place; tout ceci pousse les joues et les lèvres, ce qui donne un volume trop avancé pour effectuer une prothèse.
Utilisation de l’espace de repos
que les empreintes prises, muscles au repos,
c’est-à-dire, joues, lèvres et langue inactives,
sont en général assez épaisses et donc non fiables.
Utilisation de la phonation
Les inconvénients vus précédemment disparaissent. En effet, l’inocclusion labiale permet au matériau de la piézographie en excès de s’échapper de la cavité buccale. Par ailleurs, des phonèmes bien choisis permettent aux muscles élévateurs et abaisseurs de s’équilibrer à une hauteur de dimension verticale dite phonétique, point de départ du futur plan de montage. La sangle buccinato-labiale, modérément sollicitée par des phonèmes sélectionnés, équilibre les forces engendrées par une langue dont l’extension peut être importante. Loin d’être sur ou sous-dimensionnées, les piézographies obtenues définissent une zone de contrainte minimum entre les muscles et la future prothèse. (R. SAMOIAN) Nous allons essayer d’expliquer ce que le Dr.SAMOIAN a exprimé au sujet de son empreinte phonétique qui fait, selon lui, disparaître les inconvénients expliqués antérieurement. Lors de la prononciation de mots bien précis, les lèvres ne restent pas jointes; ceci permet au matériau de s’échapper sans pousser les lèvres et les joues vers l’extérieur. De plus, les muscles s’équilibrent dans leurs fonctions et offrent une hauteur raisonnable à l’empreinte dans laquelle la prothèse sera effectuée. Le travail de la musculature ainsi sollicité équilibre les mouvements de la langue qui sont maintenus dans des fonctions modérées. Tout ceci donne une empreinte déterminant des forces qui s’annihilent, permettant une meilleure stabilité de la prothèse entre la langue d’une part, les lèvres et les joues d’autre part.
Expose de l’action modelante des phonèmes en piézographie

Le but recherché est de créer un modelage du matériau utilisé pour effet de pression entre la langue et la sangle buccinato-labiale au cours de phonations successives et précises. Notons schématiquement que:
- les forces centrifuges proviennent de la langue par l’énoncé des phonèmes SIS (bords latéraux) et TE, DE (partie antérieure).
- les forces centripètes ont pour origine l’activation des muscles de la zone (principalement du buccinateur) par la prononciation du SIS et du SO, l’activation des lèvres pour les ME et PE. (R.SAMOIAN)
La piézographie s’effectue donc par un modelage du matériau par pression entre la langue, les joues et les lèvres. Cette empreinte s’obtient par des mots énoncés, comme indiqué ci-dessus.
La langue exerce des forces centrifuges qui agissent sur les bords latéraux et la partie antérieure de l’empreinte.
Les forces centripètes sont effectuées en majorité par le buccinateur et par les lèvres en agissant sur la partie vestibulaire de la piézographie.
La phonation est l’activité orale la plus développée, et peut s’exercer sans les dents. C’est la fonction la moins affectée par la perte des structures alvéolaires. Cette fonction est la plus commode à contrôler, car elle peut aussi s’utiliser chez des personnes ayant eu des troubles d’élocution.
Toutefois, la déglutition présente un intérêt évident dans certains cas très particuliers où la phonétique est délicate, voire impossible à utiliser:
- – chez le patient sourd ou malentendant,
- – chez celui atteint de la maladie de parkinson,
- – chez le sujet dont la langue maternelle est étrangère au praticien.

«Chez le denté dont la langue se trouve en position neutre, c’est à dire ni trop avancée ni trop reculée dans la cavité buccale, un examen attentif montre que les tables occlusales des 36 et 46 se trouvent exactement au niveau de la ligne de jonction entre la partie papillée et la partie lisse de la muqueuse linguale.» (R. SAMOIAN)
La langue, comme le dit R. SAMOIAN, est divisée en deux parties sur sa surface ; l’une papillée et l’autre lisse. Ces deux parties sont jointes sur la périphérie et en contact avec les dents. Un examen du milieu buccal montre que, en position de repos lingual, cette jonction se situe exactement dans le prolongement de la face supérieure (table occlusale) des molaires inférieures droite et gauche.
«La piézographie en phonation permet la construction d’une maquette mandibulaire dont la surface plane (occlusale) se trouve exactement à la hauteur de cette ligne de jonction (muqueuse papillée ; muqueuse lisse) de la langue en position neutre, de manière a reproduire les conditions anatomiques normales décrites précédemment. A partir de cela cette surface «occlusale» représente le plan de montage de la future prothèse dont le volume est modelé par la piézographie.» (R. SAMOIAN)
Le Dr SAMOIAN nous a expliqué plus haut que la piézographie en phonation permettait d’obtenir une empreinte optimum. Cette empreinte définit donc dans sa partie supérieure, une surface plane correspondant à la jonction des muqueuses de la langue, et représentant la surface occlusale des dents prothétiques inférieures.
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