Indications cliniques des bases souples « permanentes »
La chirurgie sera contre-indiquée avec :
- les risques majeurs d’ostéo-radionécrose ;
- des états pathologiques spécifiques en évolution ;
- une sénescence trop importante ;
- un refus psychologique (phobie ou traumatisme).
Pour ces patients, chez lesquels aucune chirurgie n’est envisageable, il faudra toute fois faire face aux problèmes suivants :
- •les muqueuses fines et fragiles ne supportant pas le contact d’une résine dure : la base souple va apporter une meilleure tolérance des prothèses amovibles et du confort ;
- les crêtes irrégulières (fig. 1) sur lesquelles il est très difficile, faute de correction chirurgicale, de répartir correctement les pressions : la prothèse doublée d’une base souple va minimiser les surpressions assurant une meilleure répartition des contraintes ;
- les fortes résorptions à la mandibule, avec émergence du nerf mentonnier : l’amortissement réalisé par le matériau souple va améliorer le confort et préserver le support osseux résiduel
- un support osseux réduit face à une denture naturelle (fig. 2) aggravé par une classe II d’Angle : la base souple va permettre au patient d’avoir peu de contacts concentrés à supporter et de ménager les tissus de soutien
- après fracture, la mise en place d’un système d’ostéosynthèse (fig. 3) rend difficile le port de la prothèse. L’utilisation d’une base souple entraîne une diminution des phénomènes douloureux ainsi que les sollicitations transmises à l’os, tout en réalisant une mise en fonction « douce » du tissu osseux ;
- les pertes de substance avec greffe de peau (fig. 4) sont consécutives essentiellement à des atteintes cancérologiques opérées, mais aussi dues à des traumas balistiques (contexte biologique plus favorable, car sain et stable).Dans ces cas, une prothèse doublée d’une base souple est la seule alternative possible. Toutes ces situations montrent que les compromis à réaliser ne seront pas faciles pour obtenir une réhabilitation prothétique fonctionnelle, d’autant que l’utilisation d’une base souple ne peut, en aucun cas, pallier une insuffisance technique [1] ni permettre de déroger aux critères de réalisation de la prothèse complète en général.
Il existe d’autres indications de l’utilisation des bases souples en prothèse amovible :
- en pédodontie : chez les jeunes patients édentés, la prothèse amovible doublée d’une base souple permet une certaine adaptation aux remaniements tissulaires et à la croissance
- en prothèse amovible partielle quand il y a persistance du bloc incisivo-canin et une résorption très importante des secteurs latéraux et postérieur la base souple réalise un appui non traumatique sur le support ostéo-muqueux déficient
- •en prothèse maxillofaciale : dans les phases transitoires, ce type de prothèse favorise l’acquisition de réflexes de compensation avant la prothèse définitive ;
- •dans les cas de refus psychologique suite à une phobie ou, le plus souvent, à des traumatismes liés à de nombreuses interventions : la base souple apporte alors une alternative (et la seule) non agressive et donc acceptée par le patient.
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