Examen endo buccal
Lorsque le praticien estime que le premier contact est satisfaisant, lorsqu’il pense qu’un courant de sympathie réciproque s’est lentement créé et qu’une collaboration effective peut être envisagée, à ce moment seulement, il peut entreprendre son examen endobuccal.
Il devra s’effectuer avec beaucoup de douceur, en se souvenant que rien n’est plus traumatisant pour l’édenté, que ce premier contact physique entre les doigts de l’opérateur et sa cavité buccale édentée, stigmatisant son infirmité.
Les éléments fondamentaux à retenir dans un examen endobuccal sont les suivants :
- degré d’ouverture de la cavité buccale,
- réflexe nauséeux.
- état général physiologique ou pathologique des tissus muqueux.
- qualité et importance du flot salivaire,
- volume et mobilité de la langue,
- valeur prothétique de chacune des deux surfaces d’appui.
Ces différents éléments de diagnostic ont été longuement analysés dans notre traite de prothèse complète. Seuls les facteurs positifs ou négatifs, déterminants pour le succès ou l’échec final, seront soulignés et décrits.
Lorsque le nombre d’éléments positifs sera important, le cas sera jugé favorable. Au contraire, lorsque les éléments négatifs seront les plus nombreux, le cas sera jugé difficile. Entre ces deux extrêmes, toutes les situations intermédiaires sont possibles. Degré d’ouverture de la cavité buccale. lue cavité buccale saine, largement ouverte, est un facteur positif.
Une ouverture buccale limitée par des altérations commissurales douloureuses constituera une gêne à toute pénétration de porte-empreinte ou de base d’occlusion. Réflexe nauséeux. Lorsqu’il est incoercible, il constitue un élément négatif à prendre en considération.
Il sera justiciable d’un traitement particulier, psychologique ou médicamenteux. Il nous imposera des techniques de prise d’empreinte rapide, sous pression occlusale et la nécessité d’une prothèse transitoire de mise en condition. Etat des tissus muqueux. L’analyse des muqueuses permettra d’apprécier l’existence éventuelle d’altérations pathologiques, de déficience en vitamine A, C et B, de pullulations fongiques ou d’allergies. Flot salivaire. La stabilité d’une prothèse complète dépend plus de l’état de surface de son intrados et de son extrados, que de la qualité et de l’importance du flot salivaire. Ces derniers, sont d’ailleurs différents avant et après le traitement prothétique.
Le problème salivaire ne pourra donc être évalué et solutionné que dans l’état post prothétique de l’adaptation. Cependant, toute absence ou excès de salive ou toute salive trop visqueuse, doivent nous inciter à beaucoup de prudence dans les promesses faites à l’édenté.
Volume et mobilité de la langue. Une langue large peu mobile, en position basse, constitue un élément favorable quant à la stabilité de la prothèse qui sera réalisée (fig. 2-1). Une langue étroite, très mobile, en position haute ou anormalement reculée, doit être considérée au contraire avec beaucoup de méfiance. Elle imposera une prothèse transitoire avec mise en condition neuro-musculaire, une rééducation des muscles abaisseurs de la langue et participation effective du patient, au succès final. La position haute du plancher buccal et de la ligne de réflexion para linguale interdit toute création d’un joint capable d’assurer la rétention de la prothèse mandibulaire. Le syndrome de déglutition atypique constitue également un écueil certain dans la recherche d’une stabilité de la restauration prothétique… Il devra systématiquement être détecté. Il imposera lorsqu’il existe une rééducation linguale. Position basse de la langue favorable à la stabilité de la future prothèse.

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